Plongée dans l’univers magique des enfants au Festikids Openair

Une tempête qui se déchaîne dans la baignoire, un monstre terrifiant caché dans l’armoire, l’ours en peluche transformé en surveillant du canapé... Si vous avez des enfants ou que vous en gardez régulièrement, vous savez à quel point leur imagination est débordante. «C’est à partir de 2 ans environ que les enfants développent ce que l’on appelle la pensée magique», explique Urs Kiener, expert en psychologie de l’enfance et de l’adolescence pour CONCORDIA. «Les enfants se créent des mondes intérieurs très personnels associés à des sentiments forts, dans lesquels se reflètent des expériences vécues, leurs désirs et leurs peurs.» 

Par la pensée magique, les enfants conçoivent et appliquent leurs propres règles loin de toute logique rationnelle: les lois de la physique et des sciences naturelles sont largement ignorées. Leur monde imaginaire ne remplace pas le monde concret et objectif, mais coexiste avec lui. Pour les enfants, les deux sont aussi réels l’un que l’autre. C’est pourquoi il est important que les adultes comprennent que cette phase fait partie intégrante du développement des tout-petits, qu’ils prennent au sérieux ces derniers et qu’ils n’essaient pas de freiner leur créativité. 

 

 

Si, dans leurs activités quotidiennes, les adultes n’ont presque aucun accès à la pensée magique, ils et elles peuvent s’échapper du monde concret par le biais de la littérature, du théâtre, du cinéma et des beaux-arts qui, à leur manière, font une croix sur toute forme de rationalité et de logique. La musique et la chanson peuvent elles aussi nous transporter dans un univers plein de magie. Il n’y a d’ailleurs rien d’étonnant à cela puisque l’ouïe est un sens qui se développe très tôt. Au cours des premières années de vie, la musique, au même titre que le langage, est d’ailleurs une forme d’expression élémentaire chez les enfants.

Les manifestations culturelles pour les familles, dans lesquelles la musique et la créativité occupent une place de choix, peuvent faire office de passerelles entre l’univers magique des enfants et le monde rationnel des adultes. Comme le Festikids Openair, qui propose des concerts, des jeux, un spectacle de magie et de nombreuses autres activités. Maik Ast, l’organisateur du festival, connaît bien le milieu artistique, puisqu’il a longtemps été musicien professionnel. Son frère n’est d’ailleurs autre que Florian Ast, lui aussi musicien. «Un jour, j’ai eu l’idée de créer un festival digne de ce nom pour les enfants et leur famille», raconte Maik Ast. En 2004, il concrétise son projet et fonde la société Kinderland Schweiz GmbH. Et le succès est au rendez-vous: le Festikids Openair n’a cessé de grandir et a conquis la Suisse romande et le Tessin. «Pour moi, l’imaginaire enfantin est comme un cadeau. Nous souhaitons surprendre et émouvoir les personnes de tous les âges», confie-t-il.

 

Les artistes du festival participent aussi à cette mission, comme le groupe Marius & die Jagdkapelle. Son chanteur, Marius Tschirky, entretient depuis longtemps un lien fort avec l’univers des enfants: il y a presque 20 ans, il a mis sur pied le premier jardin d’enfants forestier de Suisse. «Il n’y avait à l’époque que très peu de chansons pour enfants sur les thèmes de la forêt et de la nature. Je n’ai pas hésité à en écrire moi-même pour mon groupe du jardin d’enfants et les ai chantées lors de mes cours de pédagogie par la nature avec les participants et participantes», détaille-t-il. S’en sont suivis des albums et des demandes de concert. Qu’est-ce qui rend la création de musique pour enfants si passionnante? «Les enfants ont une grande ouverture d’esprit et débordent d’enthousiasme. Ce qui les intéresse, c’est de participer, pas seulement d’écouter. Et il est essentiel de pouvoir les faire rire. Pour cela, il faut pénétrer dans leur univers. Je crois avoir trouvé la porte d’accès.»