Les enfants jouent sur le terrain de basket-ball et rêvent d'une carrière sportive de haut niveau.

Le rêve d’une carrière sportive: ce qu’il faut pour réussir

Roger Federer, Didier Cuche, Corinne Suter ou Mujinga Kambundji: des athlètes au sommet de leurs sports respectifs dont le palmarès fait rêver nombre d’enfants. Mais pour rejoindre leurs rangs, de multiples facteurs entrent en jeu. Alors, comment faire pour vivre de son sport préféré?

   Tout simplement

Beaucoup d’enfants veulent faire du sport pour être célèbres.
Il faut de la chance et beaucoup d’efforts.
Les parents peuvent aider leurs enfants.
Le sport de haut niveau permet d’apprendre beaucoup de choses.
Aussi dans d’autres domaines de la vie.

Un rêve réaliste?

Se lancer dans une carrière sportive professionnelle est une entreprise des plus complexes. Outre un talent naturel, une prédisposition génétique et une volonté inébranlable, il faut aussi faire preuve de persévérance, avoir une bonne dose de chance et bénéficier du soutien de son entourage. La dure réalité du sport de haut niveau veut qu'il y ait beaucoup d'appelé·es, mais peu d'élu·es. Est-il dès lors raisonnable de rêver à une carrière dans ce domaine? La réponse est clairement oui. Bien sûr, même avec un programme d'entraînement intensif, le succès n'est jamais garanti, mais les sciences du sport montrent qu'en travaillant sur son corps et son mental, on peut poser de solides bases pour l'avenir. De nombreux facteurs feront ensuite la différence.

 

Le talent, la clé de la réussite

Si le talent à lui tout seul ne suffira pas à trouver le succès, il est absolument indispensable de posséder une prédisposition pour une discipline afin de pouvoir envisager une carrière sportive. Il ne s'agit naturellement pas d'être un·e prodige, mais de disposer d'une aptitude fondamentale objectivement attestée par des expert·es.

Ce terreau génétique favorable ne portera toutefois pas bien loin s’il ne s’accompagne pas d’une volonté tenace de s’entraîner d’arrache-pied. On entend souvent dire que le travail assidu l’emporte sur le simple talent, et c’est absolument vrai. Ce sont la persévérance, l’autoréflexion et la force mentale qui décideront si une athlète prometteuse deviendra une championne. La question n’est donc pas de savoir pourquoi un sportif ou une sportive a atteint le plus haut niveau, mais comment il ou elle s’y est pris·e.

 

Limitations physiques

Il est important d'accepter que nous avons tous et toutes des limites imposées par notre corps et notre patrimoine génétique. Certains prérequis physiques, qui varient en fonction du sport pratiqué, sont indispensables à une carrière fructueuse. Une skieuse de fond ne pourra pas rejoindre l'élite mondiale de son sport si sa consommation maximale d'oxygène n'est pas élevée d'entrée de jeu. Et un sprinteur qui ne présente pas une haute concentration en fibres musculaires à contraction rapide ne connaîtra pas le succès sur la scène internationale. 

 

Spécialisation précoce ou polyvalence?

Dans les sciences du sport, la question de la spécialisation précoce dans une discipline fait débat. Chaque enfant se développant à un rythme différent, il est difficile en effet de se prononcer de manière catégorique sur le moment idéal pour se spécialiser. On estime qu'une pratique sportive variée durant l'enfance, entre 3 et 12 ans, présente de nombreux avantages pour les performances futures, car elle permet de découvrir différentes disciplines et des mouvements variés. D'après les études les plus récentes, le fait qu’une spécialisation dès la petite enfance mène au succès, comme cela a été le cas pour Serena et Venus Williams en tennis ou Marcel Hirscher en ski alpin, est plus l’exception que la règle. Car en se focalisant plus tard sur un sport, les jeunes athlètes auront la possibilité d’intensifier encore davantage l’entraînement tout en profitant d’une solide formation généraliste. Mis à part dans certaines activités comme la gymnastique artistique ou le football, on considère désormais que se concentrer sur un sport en particulier à l'adolescence – vers 12 à 16 ans – est suffisant et on déconseille même de se spécialiser trop tôt. Dans certaines disciplines comme l’aviron ou le triathlon, il est même normal de ne se s’adonner exclusivement à son sport de prédilection qu’à partir de 16 à 20 ans.

 

Exemple de spécialisation progressive dans une discipline sportive:

De 2 à 6 ans: initiation à l'activité physique et au mouvement

De 6 à 14 ans: acquisition d'une base solide dans différents types de sport

De 12 à 16 ans: entraînement régulier dans son sport de prédilection

De 16 à 18 ans: intensification du rythme des entraînements permettant de participer à des compétitions de haut niveau et d'obtenir d'excellents résultats

Un encadrement professionnel

La pratique d’activités physiques variées durant l’enfance constitue une base solide pour l’avenir. Mais il est important de ne pas rater le bon moment pour se spécialiser à l’adolescence, vers 12 à 16 ans. L’intégration à une structure professionnelle doit avoir lieu suffisamment tôt pour garantir un soutien adéquat et accéder à un réseau spécialisé. Les enfants faisant partie d’un groupe de compétition, que ce soit au niveau de leur club ou à l’échelle régionale ou nationale, pourront profiter d’entraîneurs et entraîneuses de haut niveau ainsi que d’une infrastructure et de matériel mieux adaptés.

 

Le rôle des parents

Durant l’enfance et l’adolescence, quand les athlètes en herbe posent les bases pour une possible carrière professionnelle, leurs parents jouent un rôle déterminant. Ils endossent souvent de nombreuses casquettes et font par exemple office de nutritionnistes, psychologues, taxis et fans – sans oublier sponsors. Ils sont donc très importants pour le succès de leur progéniture. Attention toutefois à faire preuve de tact et à ne pas exercer une trop grande pression.
Le rêve d'une carrière sportive de haut niveau

Enthousiasme et divertissement au premier plan

Il est essentiel que les enfants développent une passion pour leur sport afin de s’adonner pleinement à son apprentissage. S’ils et elles n’en retirent pas un plaisir intrinsèque, les entraînements, toujours plus intenses et exigeants, risquent de leur sembler bien durs à surmonter au fil des années. Les heures passées à la piscine, sur les courts de tennis ou sur le tatami doivent devenir le point d'orgue de leur journée et les week-ends de compétition doivent être attendus avec ferveur. Gardons à l’esprit qu’il faudra au moins dix ans pour réaliser ce rêve d’une carrière professionnelle. Ceux et celles pour qui la flamme s’éteint en cours de route auront du mal à atteindre leur objectif. Bien plus que les blessures, c’est d’ailleurs cette perte d'enthousiasme et de plaisir qui est principalement responsable de l’abandon d’un parcours sportif.

 

Pour la beauté du geste

Face aux obstacles qui se dressent sur le chemin, une attitude ouverte vis-à-vis des revers, aussi bien de la part des athlètes que de leurs parents, est aussi importante qu’un plan de carrière détaillé. Les facteurs qui détermineront si le rêve d’une carrière sportive pourra se réaliser sont tellement nombreux qu’il est impossible de hasarder une prédiction. Il n’en reste pas moins que soutenir au mieux ses enfants et leur offrir des conditions propices est très important, tant qu’ils et elles continuent à y prendre du plaisir. Une carrière hors norme comme celle d’un Marco Odermatt ou d’une Martina Hingis ne doit pas être le but ultime. La pratique d’un sport de compétition pendant quelques années, par exemple durant l’adolescence, peut énormément enrichir la vie et avoir des effets positifs durables.