Aussi vite que possible: quel est notre temps de réaction?

À vos marques, prêt·es, partez! Le signal de départ d’un 100 m est un exemple éclatant de réaction presque instantanée: à peine le coup de feu a­t­il retenti que les sprinters, délaissant les starting­blocks, s’élancent sur la piste. Chez ces athlètes, le temps de réponse se calcule en millièmes de seconde (entre 130 et 140 millièmes). En dessous de 100 millièmes de seconde, on parle de faux départ, car la science exclut qu’un être humain puisse réagir aussi vite.

 

Notre réactivité se définit par notre aptitude à répondre à des stimulations en un temps donné. Dans de nombreuses disciplines sportives, notamment les sports de ballon, la vitesse de réaction est décisive pour réaliser de bonnes performances. Il faut savoir adapter sa vélocité et sa trajectoire au jeu. Au volleyball ou au tennis, si l’on veut rester dans le coup, mieux vaut se trouver près de la balle ou du ballon. Et lorsque l’on pratique le cyclisme ou le ski, on apprend à improviser rapidement en fonction de la configuration du terrain. Mais célérité et vivacité sont aussi des atouts dans la vie quotidienne: un esprit alerte nous garde de bien des mésaventures, que ce soit pour cuisiner, faire le ménage, jardiner, conduire, etc., où un simple moment d’inattention peut se solder par de fâcheuses conséquences... Une chute ou un accident sont si vite arrivés!

 

 

Les nerfs jouent un rôle central dans ce que nous appelons les réactions. Pour présenter les choses de manière schématique, un signal est perçu par l’un de nos cinq sens – la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher ou le goût – et agit comme un stimulus. Si nous revenons à notre exemple du sprint et du coup de feu de départ, le signal acoustique est transmis au système nerveux central (cerveau et moelle épinière) par influx nerveux pour y être traité. C’est là qu’est élaborée la réponse à la stimulation, avant d’être communiquée aux muscles correspondants pour qu’ils s’activent. Chez les sprinters, c’est le moment où ils et elles s’élancent des startings­blocks.

 

 

Nos performances dépendent de notre condition physique – force, endurance et rapidité – et de notre capacité de coordination, qui comprend notamment notre réactivité. Quiconque souhaite rester autonome et en forme le plus longtemps possible a intérêt à entraîner son équilibre et sa force, chose qu’il est fort heureusement possible de faire à tout âge. Car une musculature solide est indispensable à une bonne capacité de réaction, elle­même essentielle pour éviter les accidents et autres mésaventures. Rappelons que notre masse musculaire diminue après 50 ans, à moins que nous y travaillions activement. Des séances de musculation d’une demi­heure chacune à raison de deux fois par semaine permettent déjà d’obtenir de très bons résultats.

 

 

   

 

Une bonne capacité de réaction a donc pour corollaire une force musculaire suffisante. Toutefois, si vous ne visez pas les prochains Jeux olympiques, vous pouvez tout à fait vous contenter des activités de la vie quotidienne ou des sports de loisirs pour travailler votre réactivité. L’objectif n’est pas uniquement d’avoir la rapidité de l’éclair, mais aussi d’agir en adéquation avec la situation. Courir sur des sentiers forestiers inégaux ou le lit d’une rivière asséchée peuvent constituer un bon entraînement. Les jeux d’attrape et jeux de balle sont des alternatives ludiques. À quand remonte votre dernière partie de badminton, de ping­pong ou de baby­ foot? Ou votre dernière bataille de boules de neige?