Les conseils de Marianne Botta pour les (futures) mamans: fitness et équilibre de vie

Madame Botta, vous donnez de nombreux conseils aux futurs parents dans votre livre. Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire ce guide pratique ?

Je voulais conjuguer mon expérience avec une approche plus scientifique et en faire profiter d’autres personnes. En effet, l’idée de ce livre et de ses conseils est avant tout d’apporter un soutien pratique aux futurs parents dans une phase de leur vie qui est très intense. L’approche scientifique, je la dois à mes études: je suis ingénieure en sciences alimentaires EPFZ et professeure spécialisée EPFZ. Pendant et après mes études, je me suis également spécialisée dans les sciences de la nutrition. Bien sûr, en tant que mère de huit enfants, je possède aussi une grande expérience sur le thème de la grossesse. J’ai par ailleurs suivi plusieurs formations et cours de perfectionnement dans le domaine du sport notamment, développant ainsi des connaissances plus approfondies en matière d’activités physiques et de fitness. La nutrition et le fitness jouent tous les deux un rôle important dans nos vies, et particulièrement pendant la grossesse.

Dans votre livre, vous parlez de la grossesse, mais aussi de ce qui se passe avant et après. Pourquoi souhaitez-vous accompagner les parents sur une si longue période?

Pour qu’une grossesse se déroule dans les meilleures conditions possible, il faut s’y préparer dès le moment où l’on désire fonder une famille. Et il n’est pas question de relâcher les efforts sous prétexte que l’enfant est né·e. Pour augmenter ses chances et diminuer le risque de fausse couche, il est avant tout important d’avoir un corps en bonne santé, capable de transformer les aliments ingérés en précieux nutriments. Pendant la grossesse, le corps de la femme est mis à rude épreuve. Il subit d’énormes changements et la future maman assume à ce moment-là une grande responsabilité vis-à-vis de son bébé à naître. Il est alors essentiel qu’elle surveille son alimentation et veille à pratiquer des activités physiques adéquates.

Après la naissance, les jeunes parents doivent apprendre à s’organiser. Ils ont rarement le temps de prendre soin d’eux-mêmes et sont très vite débordés. Il est alors important qu’ils prennent conscience de leurs limites et acceptent que tout n’est pas toujours rose dans la vie et que, parfois, les choses ne se déroulent pas comme on se l’était imaginé.

Concernant l'activité physique, que recommandez-vous plus particulièrement aux femmes enceintes?

Pendant la grossesse, le centre de gravité de la femme se déplace. Pratiquer une activité physique peut l’aider à soulager bien des troubles liés à sa condition de future maman. En outre, bouger favorise tout naturellement notre bien-être psychique. Une promenade à l’air frais ou encore la contemplation d’un paysage pittoresque suffit déjà à influencer positivement notre état d’esprit. En bougeant, nous brûlons aussi des calories, développons notre masse musculaire et faisons travailler notre cœur. Les parents servent de modèles à leurs enfants et doivent montrer l’exemple. Il est donc important qu’ils continuent, après la naissance du bébé, à faire attention à leur alimentation et à pratiquer des exercices physiques réguliers. 

Grossesse et maternité n’ont plus de secrets pour vous. Quel conseil personnel aimeriez-vous donner à vos lecteurs et lectrices?

Croire que l’on va être capable de tout gérer après la naissance d’un·e enfant tient de l’utopie. Être parent représente un véritable défi et la frustration est souvent à la hauteur de nos propres attentes. Il est impossible de s’occuper d’un∙e nouveau-né e, faire le ménage, la cuisine, les courses, se montrer coquette et, en plus, être une amante attentionnée. Nos attentes ne doivent pas nous condamner à l’échec et il est encore moins question de s’inspirer des exemples sortis de l’imaginaire hollywoodien ou publiés sur Instragram. Je me souviens qu’à la naissance de mon premier bébé, je m’étais pris la tête inutilement avec toutes ces fausses idées. J’ai appris ensuite à m’en distancer un peu plus à chaque naissance. Un·e enfant grandit vite et je tenais à profiter, en tant que maman, du peu de temps où les mien∙nes étaient encore simplement des enfants. Je ne voulais plus passer mon temps à guetter fébrilement leurs premiers pas ou leurs premiers mots.

Dans votre livre, vous ne vous adressez pas seulement aux femmes enceintes et aux mamans, mais également aux futurs papas. Quels conseils avez-vous à leur donner?

Les futurs papas devraient aussi s’intéresser à la grossesse et à tout ce qui lui est lié pour pouvoir mieux aider leur partenaire. Ils peuvent également se montrer compréhensifs dans différentes situations, au lieu d’aggraver le niveau de stress inutilement. Le papa, à l’image de la maman, doit trouver et défendre sa place dans cette nouvelle constellation familiale. De nombreuses femmes ont du mal à confier leur bébé à une autre personne, même à leur compagnon. Pour pouvoir gagner la confiance de sa partenaire, le papa doit appréhender son rôle avec assurance en s’informant le plus possible. Après la grossesse, de nombreuses femmes ont de la peine à se réconcilier avec leur corps. Les jeunes papas peuvent les aider à regagner la confiance perdue en faisant preuve de patience et de compréhension, et en leur montrant à quel point ils les trouvent toujours séduisantes. Il s’agit avant tout de prêter attention à ses propres besoins, à ceux de l’autre ainsi qu’aux limites physiques et psychiques de chacun·e. Le dialogue entre les partenaires est alors essentiel.

Dans votre livre, vous proposez des exercices qu’il est également possible de pratiquer pendant la grossesse. Quel est votre préféré et pourquoi?

La posture chat/vache. Elle peut très bien être pratiquée par les femmes enceintes, même quand la grossesse est déjà très avancée. Cet exercice d’étirement renforce la colonne vertébrale et détend les épaules et la nuque. Tout en stimulant la souplesse de son dos, la future maman prend conscience de son corps et renforce son plancher pelvien. Je le recommande tout particulièrement aux femmes qui sont souvent assises.

Trois conseils de Marianne Botta aux (jeunes) parents. 

De votre côté, comment parvenez-vous à combiner vos multiples rôles et activités?

Je mets en pratique mes propres conseils! J’essaie également de me distancer de mes tâches quotidiennes de maman. J’ai besoin de ma propre sphère privée et m’organise des îlots de tranquillité. Par exemple, dans la chambre des parents. Si un de mes diablotins veut y entrer, il doit tout d’abord frapper à la porte. Parfois, j’ouvre, parfois pas. Par ailleurs, je ne suis pas ce qu’on appelle une mère hélicoptère. Je ne tournoie pas continuellement autour de ma petite famille pour la surveiller. Je suis plutôt du genre «maman sapeuse-pompière»: c'est le surnom que mes enfants m’ont donné. Je les laisse volontiers agir à leur guise. Mais lorsqu’il y a un danger, je suis tout de suite là pour les protéger et les aider. Je leur fais confiance et les accepte avec leurs qualités et leur caractère. Ils et elles ne manquent jamais de camarades de jeux à la maison et s’entraident constamment. Les personnes qui ont deux enfants pensent que j’ai quatre fois plus de travail qu’elles. Mais ce n’est pas le cas. En effet, il existe une forte solidarité entre frères et sœurs.