Entorses et déchirure des ligaments
Un faux pas et votre cheville se met à gonfler. Elle vous fait par ailleurs très mal! Il s’agit peut-être d’une entorse, voire d’un ligament déchiré. Apprenez les gestes qui soulagent et découvrez les approches thérapeutiques que votre médecin peut vous proposer.
Un faux pas et voilà que votre cheville se met à gonfler, vous fait horriblement mal et devient presque impossible à bouger. S’agit-il seulement d’une entorse ou carrément d’une déchirure de ligament, vous demandez-vous. Les sportifs ne sont pas les seuls concernés par les entorses et les déchirures ligamentaires au niveau des chevilles. Même un trébuchement d’apparence inoffensif – comme lorsque vous courez après votre bus et manquez le bord du trottoir – peut provoquer des entorses et des déchirures ligamentaires douloureuses au niveau de la cheville.
En principe, il est possible de se faire une entorse à toutes les articulations. Selon les mouvements, différentes articulations sont menacées: les entorses des doigts et des poignets sont fréquentes au ski, la cheville est quant à elle généralement touchée lorsque l’on saute, et les joueurs de foot se foulent le plus souvent le genou. Dans le cas d’une entorse, les ligaments et les fibres musculaires sont douloureusement distendus et de petits vaisseaux sanguins sont susceptibles de se déchirer, ce qui entraîne la formation d’un hématome impressionnant. Si la distension est trop importante, cela peut conduire à la déchirure redoutée des ligaments, souvent accompagnée d’une lésion de la capsule articulaire ou, dans les cas les plus graves, d’une fracture osseuse.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE VOUS-MÊME
Vous avez trébuché et votre articulation est tuméfiée et douloureuse? Il est difficile de déterminer soi-même s’il s’agit d’une déchirure, d’une fracture ou d’une distension. On peut parfois s’être fracturé un os tout en ne ressentant qu’une douleur relativement modérée, tandis que, parfois, la douleur est si intense que l’on jurerait s’être cassé quelque chose pour finalement découvrir lors de l’examen médical que tout va bien. Même si cela est fastidieux, mieux vaut consulter un médecin. Celui-ci examinera votre articulation et, selon les résultats, réalisera une radiographie ou demandera des examens complémentaires.
Pour les premiers soins, comme pour toute autre blessure « contuse » (p. ex. claquage), veuillez vous référer au schéma RGCS. Afin d’éviter l’apparition d’autres lésions, cessez immédiatement votre activité. Puis: refroidir, refroidir et encore refroidir. Sous l’effet du froid, les vaisseaux sanguins se contractent, la réaction inflammatoire est arrêtée, la quantité de liquide s’écoulant dans les tissus environnants diminue et l’apparition d’une tuméfaction excessive et d’une ecchymose douloureuse et persistante peut être évitée. Au final, les douleurs deviennent plus supportables et le temps de repos forcé est raccourci. Mais n’exagérez pas: faites une pause après dix minutes, faute de quoi les vaisseaux sanguins pourraient de nouveau se dilater afin de contre-réguler. Utilisez des coussins thermiques de type « coolpack », des glaçons pilés ou des petits pois surgelés enveloppés dans un gant de toilette ou un torchon.
Pour comprimer la zone touchée et empêcher ainsi que la tuméfaction ne s’amplifie, appliquez un bandage compressif, puis enroulez un bandage élastique autour de l’articulation en exerçant une légère tension. Le plus efficace est de combiner le bandage compressif et le refroidissement. Vous pouvez refroidir la zone lésée à travers le bandage compressif et réduire ainsi le risque de gelure. Pour finir, surélevez votre pied: cela a également pour effet de réduire l’hématome et la tuméfaction.
Si vous vous tordez régulièrement la même articulation, il est possible que vos ligaments aient perdu la tension nécessaire. Votre articulation est alors plus ou moins instable. Elle est susceptible de se tordre à nouveau en cas de sollicitation et de devenir toujours plus instable, ce qui présage de nouvelles lésions. Il est nécessaire de stabiliser votre articulation à l’aide d’exercices spéciaux et de musculation. Le port de bandage pendant les activités sportives peut également la protéger. Cependant, pour ne pas compromettre davantage votre articulation, il est conseillé d’éviter à l’avenir les activités à fort « risque de foulure ».
Attention: n’appliquez pas de chaleur sur la zone lésée pendant les 24 heures suivant l’accident. Cette dernière dilate les vaisseaux sanguins et renforce ainsi la tuméfaction.
CE QUE FAIT LE MÉDECIN
Si l’examen médical ne révèle aucune autre blessure, le médecin vous prescrira des médicaments pour diminuer la tuméfaction et la douleur. La tuméfaction se résorbe et les douleurs s’atténuent au bout de quelques jours, et vous pourrez à nouveau exercer une contrainte normale sur votre articulation.
Si toutefois les examens venaient à révéler une déchirure ligamentaire, une immobilisation temporaire au moyen d’un plâtre ou d’une attelle stabilisatrice (Aircast) est généralement suffisante. Une opération n’est nécessaire qu’en cas de lésion ligamentaire étendue entraînant des limitations fonctionnelles. Si l’os est également touché, une opération est dans la plupart des cas inévitable. Après l’opération, vous devrez ménager votre articulation pendant une longue période – les béquilles deviendront alors votre fidèle compagnon. À la suite d’une telle blessure, la sollicitation du membre lésé doit se faire lentement et graduellement. La physiothérapie permet de renforcer la musculature affaiblie et de retrouver de la mobilité. Une fois la blessure guérie, votre médecin vous donnera le feu vert et vous pourrez repartir de plus belle.