Une jeune femme exprime quatre émotions à travers des images individuelles

Imaginez-vous au départ d’une traversée en mer à bord d’un voilier. Vous tanguez au rythme des vagues, le visage baigné par les embruns et les cheveux au vent. Les mains bien arrimées à votre gouvernail, vous pensez être la seule personne à bord. Or, voilà que vous ressentez une force secrète à vos côtés: la joie. Cette invitée impromptue vous encourage à admirer les rivages qui défilent sous vos yeux et diffuse une chaleur réconfortante au plus profond de vous-mêmes. Mais cette sérénité est très vite bousculée par les passagères espiègles que sont la curiosité et l’audace. Elles vous indiquent un passage étroit entre deux falaises et vous exhortent à vous y aventurer. L'excitation vous gagne, vos bras sont pris de picotements... Mais, tout à coup, la peur s’en mêle et couvre toutes les autres émotions: il y a peut-être des bas-fonds dans ce chenal! Sentant votre poitrine se resserrer, vous inspirez profondément trois fois et décidez de mouiller l’ancre et de grimper en vigie pour mieux évaluer la situation. La peur avait vu juste: le passage est trop dangereux. Reprenant la route initialement prévue, vous cachez mal votre déception et votre tristesse. Mais, petit à petit, ce tumulte émotionnel s’apaise et vous poursuivez votre voyage en tenant fermement la barre. 

 

Où que nous allions, quoi que nous fassions, les émotions nous accompagnent. Elles constituent une réponse naturelle de notre organisme à nos expériences, à nos souvenirs, et leur intensité dépend de l’importance que nous accordons à l’événement qui les suscite. Paul Ekman, psychologue et chercheur américain, recense sept états émotionnels primaires et universels: la joie, la surprise, la peur, la colère, la tristesse, le mépris et le dégoût, qui se déclinent tous en une multitude de sentiments dits secondaires. 
 

Chaque émotion déclenche une réaction chimique dans notre organisme. Et selon Jill Bolte Taylor, chercheuse en neuroanatomie, ce processus – qui s’opère de manière inconsciente – dure environ 90 secondes. Si la réponse émotionnelle continue d’être stimulée par des pensées, des souvenirs ou des jugements, la sensation peut alors se prolonger. 

 

  

Si l’on reprend l’image du voyage en voilier, les pulsions émotionnelles particulièrement fortes qui vous submergent vont ravir votre grade de capitaine pour mener sans concession votre embarcation. Ne voulant pas céder leur place, elles se nourrissent d’images et de sensations qu’elles puisent dans votre histoire, votre situation actuelle, voire dans vos rêves d’avenir. Fermement cramponnées au gouvernail, ces émotions conduisent votre bateau à caboter au gré de leurs humeurs, vous faisant perdre le nord! Embrumé·es par les images que les émotions véhiculent, vous ne parvenez pas à activer la partie de votre cerveau qui vous permet de penser rationnellement. C’est pourquoi il vous est difficile d’avoir les idées claires. Vous ne retrouverez pleine possession de vos capacités de raisonnement que lorsque votre trouble émotionnel commencera à s’estomper. Voici comment empêcher vos sentiments de prendre le dessus:

Maintenant que vous connaissez votre équipage et que vous savez endosser le rôle de capitaine et de vigie, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bon vent! Car, même en cas de tempête, vous saurez mener votre voilier à bon port.

 

Vous souhaitez mieux comprendre les sensations qui vous habitent et découvrir ce qui vous fait du bien? Certaines applications vous permettent par exemple d’enregistrer votre état d'esprit actuel, de noter vos émotions dans un journal et d'accéder à des conseils utiles concernant la santé mentale.